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Le Niger, le Mali et le Burkina Faso réunis au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) se sont officiellement retirés de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ceci à travers un communiqué conjoint des autorités militaires des trois pays le 28 janvier 2024.
Après ce départ inattendu de l’organisation sous régionale, les juntes au pouvoir envisagent désormais abandonner le franc CFA et créer leur propre monnaie. En effet, d’après des informations rapportées par Jeune Afrique, dans une déclaration lue sur la télévision publique nigérienne le 11 février dernier, le président de la transition, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a déclaré que « la monnaie est une étape de sortie de la colonisation ». Pour ce faire, ce haut gardé et ancien collaborateur du président déchu Mohamed Bazoum, révèle qu’ils ont sollicité les services d’experts monétaires qui travaillent sur la question et au moment venu, les dirigeants de ces 3 pays prendront une décision. Aux dires du Général Tiani, la monnaie est un signe de souveraineté et il n’est plus question que leurs Etats soient la vache à lait de la France.
COMMUNIQUE CONJOINT DU RETRAIT DE LA CEDEAO
Désireux de réaliser l’intégration entre les Etats de la sous-région et mus par les idéaux de fraternité, de solidarité, d’entraide, de paix et de développement, Leurs Excellences Le Général Aboubacar Sangoulé Lamizana, Le Général Moussa Traoré et Le Lieutenant-Colonel Seyni Kountché, respectivement Chefs d’Etat de la Haute Volta (actuel Burkina Faso), du Mali et du Niger, créaient avec douze (12) de leurs pairs, le 28 mai 1975, à Lagos, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Après 49 ans d’existence, les vaillants peuples du Burkina, du Mali et du Niger, constatent avec beaucoup de regrets, d’amertume et une grande déception que leur Organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme.
En outre, la CEDEAO, sous l’influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses Etats membres et ses populations dont elle est censée assurer le bonheur.
En effet, l’organisation n’a pas porté assistance à nos Etats dans le cadre de notre lutte existentielle contre le terrorisme et l’insécurité; pire, lorsque ces Etats ont décidé de prendre leur destin en mains, elle a adopté une posture irrationnelle et inacceptable en imposant des sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes; toutes choses qui ont davantage fragilisé les populations déjà meurtries par des années de violence imposée par des hordes terroristes instrumentalisées et téléguidées.
Face à cette situation qui perdure, Leurs Excellences, Le Capitaine Ibrahim Traoré, Le Colonel Assimi Goïta et Le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, respectivement Chefs d’Etat du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger, prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Fait à Ouagadougou, à Bamako et à Niamey, le 28 janvier 2024.
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